PowerOfMoss : améliorer la qualité de l’air intérieur grâce aux plantes, c’est possible !

Hodéfi
6 min readJan 13, 2021

Pour bien commencer l’année, on vous propose de découvrir le temps d’un article un projet porté par nos lauréats ! Quoi de mieux que parler de végétalisation de l’intérieur dans une période où ce dernier revêt une importance croissante dans le monde du travail, alors que de nombreuses études lient qualité de l’air et productivité ? On a donc demandé à Josse Le Blan, fondateur de PowerOfMoss et lauréat Hodéfi, de nous en expliquer les enjeux et la réponse qu’ils apportent.

Qui est derrière PowerOfMoss et pourquoi?

L’équipe PowerOfMoss devant leur mur végétal avec Arthur et Josse en bas à gauche.

On est une entreprise fondée par deux nordistes : Arthur, ingénieur agronome de formation et moi, Josse, un ancien d’école de commerce. Je voulais monter ma boîte depuis longtemps. J’ai d’abord rejoint une jeune startup pour comprendre les différentes étapes en interne. Je m’occupais notamment de la partie commerciale sur l’île de France. Au bout de 3 ans, j’ai été un peu lassé du côté gris, minéral et confiné de cette ville.

J’ai décidé de rentrer dans le Nord avec la volonté de végétaliser les espaces et j’en ai parlé à Arthur, un ami depuis de nombreuses années. Il partageait le même intérêt pour les apports du végétal dans notre quotidien.

Quels sont les problèmes de l’habitat intérieur aujourd’hui?

La dégradation de l’air dans les espaces urbains pose des défis auxquels il manque encore beaucoup de solutions. (photo by Justin Bautista on Unsplash)

Quand j’ai commencé à avoir l’idée, c’était à Paris, dans un open space assez chargé où à partir de 11h on avait la sensation de respirer un air déjà saturé. Je me suis renseigné et j’ai pris conscience que l’air saturé qu’on respirait pouvait être également pollué. En creusant, on s’est rendu compte de l’impact que la qualité de l’air a sur notre santé et notre bien-être. La pollution de l’air par certains polluants crée des maladies du quotidien comme la toux mais également plus graves, comme des cancers. C’est également un sujet pour les entreprises car plus on a un air saturé en CO2, moins on va être productif car les facultés cognitives diminuent.

Sur le marché de la qualité de l’air, on a vu que très peu d’entreprises étaient équipées pour pallier ce problème, et surtout il n’existait pas de solution “responsable” avec un impact similaire à celui des purificateurs d’air.

Un autre problème majeur, c’est celui du paradigme de l’aménagement intérieur qui a une conséquence sur la qualité de l’air. Le mobilier, les produits de nettoyage, les machines, les humains peuvent rejeter des polluants qui stagnent à l’intérieur. Heureusement des entreprises s’engagent comme Mutyne (produits d’entretien sains), mais il reste encore du travail.

Avec PowerOfMoss, on est au bout de la chaîne mais on souhaite développer une offre avec des services qui pourraient notamment s’apparenter à la pédagogie autour du choix des équipements que l’on ramène à l’intérieur. A terme, nous pourrions être une entreprise spécialisée dans la création d’espaces plus sains en limitant les polluants. C’est un sujet de réflexion important pour nous.

Comment en êtes-vous arrivés à l’idée d’un mur végétal?

On s’est renseignés dès le début pour créer la solution la plus responsable possible. On s’est rendus compte que les plantes dépolluantes n’étaient pas suffisamment performantes. Il faudrait entre 8 à 10 plantes par personne pour améliorer sensiblement la qualité de l’air d’après des études de l’Ademe. En plus, ces plantes d’intérieurs sont souvent tropicales et doivent arriver jusqu’à nous, ce qui pose la question de l’impact carbone et des écosystèmes différents.

Il faudrait entre 8 à 10 plantes par personne pour améliorer sensiblement la qualité de l’air.

La mousse, un végétal surprenant par ses qualités dépolluantes.

On a rencontré une végétation différente et pleine de pouvoirs, la mousse : avec une efficacité supérieure prouvée scientifiquement, une résistante à toute épreuve, un esthétique sympa et original. C’était le moyen de combiner qualité de l’air et environnement naturel.

Plus on a avancé dans le projet, plus on a découvert que la nature pouvait avoir des impacts positifs : production de dopamine, réduction du rythme cardiaque, de la tension artérielle… On y a donc vu une solution pour reconnecter les hommes avec la nature, alors que l’absence de biodiversité en intérieur peut avoir de sérieuses conséquences sur la santé, car l’air intérieur est devenu trop aseptisé. Cette situation peut créer des vulnérabilités comme les allergies dont le taux augmente d’année en année chez les enfants.

La présence de nature a des impacts positifs énormes sur l’homme : production de dopamine, réduction du rythme cardiaque…

Quelle place prendra la végétalisation dans l’habitat du futur?

On s’est lancés en janvier 2019 donc on commence à avoir quelques mois de retours concrets du terrain : scientifiques, architectes, entreprises … On voit qu’il y a de plus en plus de demandes sur la végétalisation mais qu’on manque de solutions. On pense que cela va beaucoup se développer dans les prochains mois, notamment car la période que l’on vit avec la COVID-19 va faire changer les mentalités et donner à la végétation une place plus importante.

Photo by Prudence Earl on Unsplash

On parle également de plus en plus d’espaces inspirants, vivants : par les plantes, par la présence d’animaux au bureau, la présence d’eau pour ramener du naturel dans les espaces. On espère que dans 5 à 10 ans, on pourra voir les premiers bâtiments “ultra vivants”, ouverts sur l’extérieur avec de la lumière naturelle qui est un des facteurs essentiels pour le bien-être. Les bâtiments vont voir la frontière entre intérieur et extérieur se brouiller, la végétation peut d’ailleurs être un bon moyen de flouter celle-ci.

Les espaces ouverts vont voir la frontière entre intérieur et extérieur se brouiller, la végétation peut d’ailleurs être un bon moyen de flouter celle-ci.

La situation actuelle a prouvé que les gens commencent à faire de plus en plus attention à l’aménagement de leurs espaces. Les produits et entreprises de l’habitat ont connu une forte progression pendant le confinement car les gens passent de plus en plus de temps chez eux. Inversement, les entreprises ont compris que les bureaux ne sont plus qu’un espace fonctionnel et que les collaborateurs viennent au bureau pour vivre une expérience plutôt que travailler de manière “stérile”.

Quels conseils pour ceux qui souhaitent végétaliser leurs espaces?

Pour végétaliser, il faut faire attention aux espèces que l’on met à l’intérieur si on le fait soi-même et dans quelle pièce. Certaines plantes peuvent dégager des polluants la nuit, d’autres sont très exigeantes en termes de lumière, d’entretien. Il faut faire attention à ces points si on veut que la plante soit durable dans le temps.

L’innovation de PowerOfMoss, c’est l’entretien de la mousse de manière autonome grâce à la brumisation.

Pour la mousse, c’est un peu compliqué de végétaliser seul son intérieur car elle a besoin de plus d’humidité. Elle s’assèche rapidement et perd son potentiel dépolluant. Nous avons mis en place un système qui permet à celle-ci d’avoir un bon taux d’humidité constant pour être performante. Nos clients se demandent quels espaces peuvent être les plus problématiques. On a un vrai rôle de conseil sur quels espaces ont le plus de risque d’être pollués afin d’avoir un maximum d’impact : les espaces saturés, les espaces avec du monde, les salles restauration… En somme tous les espaces où sont présentes certaines tensions. On commence également à avoir des demandes pour les cabinets médicaux, les EHPAD… Ou encore pour les acteurs de la restauration ou de l’hôtellerie pour leur réouverture.

Vous voulez en savoir plus sur PowerOfMoss? Rendez-vous sur leur site web ou sur Facebook !

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Hodéfi

Hodéfi, le partenaire d’amorçage des startups en Hauts-de-France.