Hodéfi
5 min readMay 20, 2020

--

Photo by Javier Allegue Barros on Unsplash

Ça y est, vous avez obtenu votre/vos premier(s) financement(s) pour démarrer votre entreprise. Enfin les portes s’ouvrent face à vous et vous permettent d’entrevoir l’avenir brillant réservé à votre business. Vous pourrez enfin recruter, muscler votre stratégie commerciale, investir dans du matériel, etc…

Pas si vite.

Chez Hodéfi, en tant qu’organisme de prêt d’honneur aux créateurs d’entreprises innovantes, nous assistons chaque mois à ce moment qui marque pour beaucoup une nouvelle étape à marquer d’une pierre blanche. Il faut par contre aller plus loin que la logique du simple financement.

Les premiers financements, une marque de confiance envers l’entrepreneur avant tout

En faisant le constat des répercussions de la pandémie que nous subissons actuellement, nous nous sentons dans l’obligation de faire un rappel à la réalité. Oui, décrocher un financement est une super nouvelle. Non, ça ne sauvera pas votre business d’un environnement instable et difficilement lisible. (aujourd’hui comme demain)

Loin de nous l’idée de minimiser l’importance des premiers financements, au contraire. C’est bien pour cela que nous continuons à accueillir et financer des créateurs d’entreprise aujourd’hui, pour que l’initiative entrepreneuriale n’ait pas à pâtir de la crise liée au Covid19.

Nous sommes à votre écoute si vous avez un projet à nous présenter !

Les entrepreneurs auxquels nous octroyons un prêt d’honneur sont souvent loin de pouvoir avancer uniquement sur la base d’un apport financier. Certes, cela les aide à “muscler” leurs fonds propres et faire levier auprès de financements bancaires et de leur amorçage commercial. Mais ce n’est pas suffisant. L’importance de ce constat est décuplée aujourd’hui, à l’heure où la tentation pourrait être de se dire que le financement permettra de tenir et sortir de cette “mauvaise passe”.

Que signifie obtenir un prêt d’honneur pour Hodéfi? Simplement que nous faisons confiance à la capacité du créateur d’entreprise à faire évoluer son projet dans la bonne direction. Il ne s’agit pas de valider un projet “en l’état” mais de montrer une volonté d’accompagner son potentiel de développement.

On comprend donc que le financement seul n’est pas la garantie de succès du projet, il faut l’inclure dans une démarche plus globale.

Le financement en amorçage est un outil incomplet

Le financement en lui-même ne confère au dirigeant que la possibilité d’entreprendre plus d’actions. Mais qui a dit que ces actions seraient celles qui le conduiraient au succès?

Pour “transformer l’essai”, il faut faire les bons choix. Pour nous, un bon choix n’implique pas d’être omniscient mais de pouvoir agir de manière éclairée. C’est pour cela que nous estimons crucial de mettre en place une forme d’accompagnement par un dirigeant expérimenté.

L’accompagnement est pour Hodéfi le bras armé du financement. Dans un contexte incertain et instable, nous sommes convaincus de l’importance d’éclairer le dirigeant sur sa prise de décision. Alors que l’octroi d’un prêt d’honneur ouvre de nouvelles perspectives de développement (et une combinaison de choix plus variés), il devient encore plus crucial de bien analyser son activité et les interactions avec son environnement pour évaluer l’impact de chaque choix.

C’est parce que le prêt d’honneur ouvre ce nouveau champ des possibles pour le développement de l’entreprise que nous mettons rapidement en place un binôme lauréat/accompagnateur. Celui-ci, grâce à une fréquence définie de rendez-vous et un reporting permet de créer une routine de réflexion et d’échange avec une personne tierce qui a pour objectif d’élargir la vision du dirigeant. Toujours est-il que l’engagement de chacun est nécessaire et qu’il faut donc que le dirigeant travaille également sur lui, en développant des savoir-être nécessaires pour tirer un maximum de cette relation.

L’accompagnement, une variable parmi d’autres dans l’équation du succès

Pour que l’accompagnement produise les bénéfices escomptés sur votre développement, il faut prendre en compte d’autres facteurs qui vous concernent plus directement :

  • La complémentarité avec le profil de l’accompagnateur : recherchez la différence, c’est la variété des points de vue qui vous permettra de prendre de la hauteur.
  • Une capacité d’écoute et une réactivité importantes : nourrissez-vous des avis et conseils donnés sur votre projet et voyez comment vous pouvez adapter ceux-ci à votre situation.
  • Une réflexion transversale et une curiosité constante : rechercher la différence de points de vue, c’est aussi dépasser le filtre de vos expertises et de votre marché afin de vous inspirer d’autres disciplines, d’autres sujets qui peuvent nourrir la réflexion sur votre projet. Charlie Munger, le discret associé de Warren Buffet dans Berkshire Hathaway met en avant la notion de “modèles mentaux” qui sont un ensemble de manières d’interpréter le monde qui nous entoure. Il prône l’apprentissage d’un maximum de ces modèles mentaux en s’imprégnant d’autres disciplines que votre champ de spécialité. Selon lui, il faut devenir “expert-généraliste” : expert dans votre spécialité et généraliste dans d’autres disciplines pour éviter les biais dans la prise de décision. Si ce principe vous intéresse, vous pourrez retrouver plus d’informations dans cet article en anglais.
On ne vous le dira jamais assez, lisez des livres dans des domaines variés !
  • Ne pas rechercher le contrôle mais l’efficacité : prendre une “bonne” décision n’implique pas de contrôler tous les paramètres de son activité et de son environnement. Cherchez plutôt à faire au mieux avec les informations en votre possession et évaluez celles qui vous manquent pour faire vos choix de manière rationnelle et… éclairée.

Ne voyons pas non plus l’accompagnement comme la solution miracle. En réalité, les échanges avec l’accompagnateur soulèvent souvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses et c’est tout à fait normal. Le rôle de l’accompagnateur est de questionner plusieurs aspects de votre activité et d’apporter des éléments de réponse quand c’est possible. Il vous faudra cependant trouver certaines réponses vous-même, mais cela vaut le coup quand ce sont des questions que vous ne vous seriez pas forcément posées !

En résumé :

  • Le financement est un carburant : il vous permet d’aller loin mais vous seul choisissez la direction;
  • Les répercussions actuelles et à venir de la crise liée au Covid19 brouillent la vision de l’environnement de l’entreprise et augmentent la marge d’erreur dans la prise de décisions;
  • Les nouvelles opportunités qu’ouvrent les financements en amorçage complexifient les combinaisons de choix, il faut donc pouvoir identifier les “bonnes” décisions;
  • L’accompagnement est crucial pour vous aider à éclairer vos choix, il est multi-formes et complémentaire à votre réflexion;
  • L’accompagnement ne remplacera pas le travail que vous devez initialement faire sur vous-même : des savoir-être et savoir-faire qui vous aideront à en tirer le maximum !

--

--

Hodéfi

Hodéfi, le partenaire d’amorçage des startups en Hauts-de-France.